Triangle.
Suite de Plaidoyerr
et de Ma
vie en échange
Cette histoire est située
lors de la 7ème saison à l'arrivé à
Sunnydale des jeunes Tueuse en devenir
Notes de l'auteur : . Je
suis partie de mes FF précédentes " Plaidoyer
" et " Ma vie en échange " qui expliquaient
le retour de Tara.
L'arrivé de Kennedy dans l'équation m'a semblée
intéressante. Que se passerait-il si Tara était toujours
là ? Kennedy renoncerait-elle pour si peu à sa conquête
de Willow ? Comme la chose me paraît peu probable vu le caractère
de la jeune Tueuse, je me suis amusée à faire une
histoire de triangle amoureux classique.
Je mets toutefois en garde, comme il est d'usage : si vous êtes
trop jeune, je vous en déconseille la lectures, si vous êtes
homophobes cette histoire vous déplaira sans doute, elle
met en scène de façon explicite (très explicite)
des situations amoureuses entre femmes.
***

Tara écoutait
le son indistinct des conversations qui lui parvenait depuis le
salon. Encore de l'agitation, encore des questions, encore des combats...
Elle soupira en pensant qu'ils devaient mener une autre guerre,
plus longue et plus cruelle que la précédente, plus
difficile et peut-être tout bonnement impossible à
gagner. Quand allaient-ils avoir le temps de vivre ? Sans se soucier
de Déesses infernales, de vampires tout puissants ou encore
de criminels humains, abrutis et méchants ? Willow n'avait
jamais dit à personne qu'elle avait changé le cours
de l'histoire et elle aussi avait gardé le secret de son
étrange résurrection, mais finalement à quoi
bon ? puisque la Mort frappait encore une fois à la porte
et que la chance ne serait sûrement pas au rendez-vous plus
longtemps.
Depuis quelques semaines tout allait de travers : Spike était
plus givré qu'un citron depuis qu'il avait retrouvé
son âme, Anya avait massacré des étudiants avant
de renoncer à sa vie de démone vengeresse, Buffy semblait
plus seule que jamais, isolée dans une tour d'ivoire imprenable
de douleur rentrée et d'appréhension. Elle faisait
des rêves étranges, dérangeants et sordides.
Willow sentait les émanations de confusion et d'horreur qui
planaient dans la maison mais elle faisait semblant de ne pas avoir
peur, elle essayait de lui cacher son trouble, sans succès.
Un évènement terrible allait se produire ou avait
déjà commencé à se produire.
Tara se leva lentement,
sentant peser sur ses épaules un poids immense, démesuré,
elle se lassait de la guerre et des morts
si elle n'avait
pas tant aimé Willow
elle serait sortie de leur vie
à tous. Cette sombre pensée l'accabla plus encore
et elle se fit le reproche d'être indifférente et égoïste.
Elle se dirigea vers l'escalier et s'apprêta à faire
son entrée dans le salon pour se joindre à la discussion
houleuse qui s'y déroulait.
CHAPITRE I
- Il faut que j'en
sache plus sur lui !
- Buffy, c'est de la folie ! Tu t'ais pris une sacrée raclée
et tu en redemandes ?
- Tu as une meilleure idée Xander ? On attend qu'il vienne
ici nous étriper ? Il est puissant et ne craint pas les pieux
en plein cur, si on n'agit pas rapidement
- C'est bien ce que je dis : c'est stupide de se jeter dans la gueule
du loup !
Buffy se détourna, très agitée.
- J'y vais, un point c'est tout.
- J'adore quand tu sais discuter et échanger des idées
dans le calme en prenant l'avis de chacun en compte, ça me
rassure sur le rôle que l'on a en tant qu'amis, tu vois ?
Buffy ignora cette
sortie et ouvrit la porte de la maison à la volée,
quand elle se retrouva nez à nez avec Giles. La stupéfaction
se lut un instant sur son visage puis, le plaisir de revoir son
mentor et enfin le soulagement.
- Giles
je suis
si heureuse de vous voir.
Au moment où
elle allait se jeter dans ses bras, trois jeunes filles l'écartèrent
pour s'engouffrer dans la maison. L'une d'elle s'arrêta un
instant à la hauteur de Buffy, la toisant d'un air curieux
et un peu hautain : " Alors c'est ça la Tueuse ? "
puis elle passa devant elle pour s'intéresser à la
décoration de la maison. Trois futures Tueuses venaient de
faire irruption dans leur vie, ça n'allait rien avoir à
voir avec une sinécure
La soirée avançait,
et une fois faites les présentations, il était tant
de songer à la logistique. Avec trois nouvelles pensionnaires,
il allait falloir s'organiser. Tara préparait un dîner
tardif pour les Tueuses en devenir et Willow s'occupait de trouver
la place de chacune pour la nuit. Elle l'entendait discuter avec
l'une des jeunes filles, la brune, comment s'appelait-elle déjà
? Ah oui ! Kennedy
drôle de nom, songea Tara en allant
retrouver Willow au salon pour proposer son aide. En entrant, elle
surprit une allusion qui lui hérissa les poils sur les bras
:
- Je dors toute nue
tu sais
Willow regardait Kennedy
monter les escaliers, bouche bée. Tara toussota à
ses côté. Elle sursauta violemment et se tourna, les
yeux encore tout étonnés et le feu aux joues.
- Heu
je
j'ai mis Kennedy dans notre chambre
je savais pas
- Quoi ?
- Rien, c'est juste que
enfin elle dormira avec nous, si ça
t'embête pas bien sûr.
- Ca devrait ?
- Non, elle a l'air de savoir se tenir. " J'espère "
pensa Willow in petto.
Tara leva elle aussi
les yeux vers le haut de l'escalier, le regard sombre.
Elles arrivèrent
dans la chambre en même temps pour découvrir Kennedy
qui lisait, allongée sur le ventre en travers du grand lit
en caleçon et débardeur ultra-moulant. Elle avait
installé son duvet sur le sol au pied du lit mais ne semblait
pas pressée de s'y installer. Elle se retourna lentement
et observa un long moment Willow sous ses longs cils noirs. Tara
sentit un désagréable petit picotement de rage lui
chatouiller les reins en voyant le jeu de chat de Kennedy. Ce déploiement
de charme ne s'adressait qu'à Willow et l'excluait d'emblée,
comme si elle n'était même pas dans la pièce.
La jeune fille s'étira, faisant admirer son joli ventre plat
et ses cuisses musclées à une Willow complètement
sidérée qui ne savait pas du tout comment réagir
face à cette attaque très direct.
- Alors les filles,
c'est l'heure de se mettre au lit ? murmura lascivement Kennedy.
Si Tara n'avait pas
été aussi en colère, cette petite phrase l'aurait
faite rire aux larmes
c'était tellement
trop
! Elle en faisait des tonnes la jolie Kennedy mais Tara décida
de ne pas se laisser oublier aussi facilement, de lui rappeler que
Willow avait déjà une petite amie, merci d'y penser.
Elle ferma les yeux un instant et murmura une incantation qui passa
pour des grommellements de rage jusqu'au moment où la délurée
petite anglaise se retrouva projetée sur son duvet. Elle
tomba assez brusquement pour qu'on entende claquer ses mâchoires.
Son livre suivit très vite le même chemin et il retomba
sur son crâne avec un bruit mat très réjouissant.
Willow sortit de sa stupeur et éclata de rire tandis que
Tara regardait une Kennedy dépitée d'un air goguenard.
- Oui petite fille,
chacune dans son lit, dit-elle un fin sourire aux lèvres.
La jeune anglaise hésitait
entre la colère et la surprise. Elle affronta Tara du regard,
essayant de l'impressionner mais elle vit très vite dans
les yeux calmes de la sorcière qu'elle ne la laisserait pas
faire. Elle lui sourit finalement.
- Message bien reçu
sorcière ", dit-elle en portant la main à son
front pour saluer cette mise en garde mais elle ne semblait pas
démontée pour autant et jeta un dernier regard prédateur
à Willow avant de s'allonger pour la nuit. " Ne faites
pas trop de bruit
ça pourrait me donner des idées
" ne put-elle s'empêcher d'ajouter.
***
Willow était
troublée et flattée de l'intérêt manifeste
de Kennedy mais rien n'aurait pu l'éloigner de Tara et les
petits jeux séducteurs de la jeune fille ne parvenaient qu'à
la faire sourire même s'il était plaisant d'être
la cible de toutes ces parades amoureuses. L'entraînement
des jeunes Tueuses se poursuivaient dans la fébrilité
tant il était vitale qu'elles sachent se défendre
et résister aux attaques de la Force et Kennedy se révélait
chaque jour plus puissante et plus mature que ses camarades. Tara
l'observait souvent lors des séances d'entraînement
et elle apprenait à découvrir la volonté sans
faille de la jeune fille, ce qui lui laissait penser qu'elle ne
s'arrêterait pas dans sa conquête de Willow
Le
jeu commençait à la piquer, elle trouvait assez drôle
de voir Kennedy se démener pour se faire remarquer de sa
proie et la proie en question l'éviter avec obstination.
Tara regardait tout ça avec un amusement grandissant. Elle
avait une confiance aveugle en Willow qui jamais ne la tromperait,
alors elle pouvait bien se poser en observatrice et laisser le champ
libre aux roucoulements de Kennedy.
Ca ne passait pas inaperçu
d'ailleurs, il aurait fallu être myope pour ignorer les regards
fous d'amour, les yeux de velours noirs dont elle couvait Willow,
les ruses de sioux pour s'asseoir près d'elle à chaque
occasion, et surtout les moments avant le coucher dans la chambre
où elle laissait libre court à tous ses pouvoirs de
séductrice. Rien n'y faisait cependant, Willow restait de
marbre et repoussait gentiment ses avances sous le regard franchement
amusé du Scooby. Dawn, pour sa part, était scandalisée
et n'adressait plus la parole à Kennedy, Giles faisait mine
de ne pas comprendre et Buffy planait très au-dessus de la
mêlée, absorbée par d'autres préoccupations.
Un soir, Anya mit les pieds dans le plat :
- Tu vas renoncer un
jour, Kennedy ?
- Renoncer à quoi ?
- Eh bien à vouloir coucher avec Willow. Je me demande bien
ce que tu lui trouves d'ailleurs
- Anya ! s'écria Xander.
- Ben quoi c'est vrai, je ne voudrais pas coucher avec Willow moi,
dit-elle en ouvrant de grands yeux candides.
- Merci Anya mais je n'y tiens pas non plus, nous sommes d'accord
pour une fois
marmonna Willow.
Sans se démonter Anya poursuivit :
- Tara ne t'a pas encore transformée en porte savonnette,
je m'étonne
- Je ne suis pas inquiète, répliqua celle-ci souriante,
Kennedy sera plus utile en future Tueuse qu'en accessoire de salle
de bain, non ?
Kennedy bouillait littéralement, elle était très
mal dans le rôle de celle qui fait sourire et n'inquiète
personne.
- Ne sois pas si confiante Tara, ça pourrait te jouer des
tours
murmura Kennedy agacée.
- Je suis là je vous signale ! intervint Willow, et j'ai
mon mot à dire il me semble.
- Oui Willow, dis-nous : quand céderas-tu à cette
arrogante gamine ? je ne veux pas être là pour assister
à votre trépanation quand Tara verra ça.
Anya tenait son rôle de détonateur avec une jubilation
évidente.
Willow soupira et se tourna vers Kennedy. Elle la fixa un moment
droit dans les yeux pour que ces paroles aient plus de poids.
- Ca n'arrivera pas Kennedy, tu peux en être sûre. Je
suis désolée.
Tara aurait presque
été triste pour la jeune fille qui venait de se faire
éconduire assez brutalement et en public. Kennedy se leva
lentement et partit sans ajouter un mot. Anya ricanait et Dawn se
réjouissait de la déconfiture de la jeune fille, Giles
se tortillait, mal à l'aise et Buffy planait toujours. Willow
regardait la chaise vide, la mine sombre.
- C'était méchant
Anya
- Arrête Willow, il fallait bien que ça cesse. Puisque
personne n'intervenait
- Tu t'es gentiment proposée, finit Willow.
Anya haussa les épaules.
- Tu fais des ravages chérie, murmura Tara en posant doucement
la main sur celle de sa compagne.
- Je t'assure que je m'en passerai bien. Je pensais que ça
lui passerait, qu'elle se rendrait compte toute seule que je ne
lui cèderai pas.
- Tu sous-estimes largement ton pouvoir de séduction mon
cur, et la fascination que tu exerces sur elle. Je suis bien
placée pour savoir à quel point on peut tomber amoureux
de toi
Plus tard, elles s'aperçurent
que Kennedy avait déménagé ses affaires et
dormait désormais dans un coin du salon.
CHAPITRE II
Les choses auraient
dû en rester là, mais l'obstination de Kennedy ne se
démentit pas : elle changea de tactique sans se résoudre
à renoncer. Elle regardait à peine Willow quand elles
étaient seules dans une pièce ou quand Tara n'était
pas présente, mais dès que la jeune femme était
là, Kennedy se transformait en séductrice sous l'il
déconcerté de Willow qui ne comprenait plus rien.
Tara, elle, comprenait très bien le jeu de Kennedy : puisque
elle ne pouvait avoir Willow sans Tara, eh bien elle voulait les
deux ! Elle demandait presque à Tara la permission et la
jeune femme se demandait s'il ne serait pas amusant de faire preuve
de complaisance
un moment au moins
elle la regardait
poser la main sur la cuisse de Willow, qui manquait suffoquer à
chaque fois, elle la laissait faire quand elle effleurait "
par hasard " le sein de Willow qui la remettait sèchement
à sa place à chaque fois, elle ne disait rien quand
elle se pavanait à moitié nue devant Willow qui avait
les yeux qui lui sortait de la tête à chaque fois
Un soir, Willow, Kennedy et Tara préparaient le repas et
Willow se coupa le bout du doigt avec un couteau. Avant qu'elle
ait pu réagir, Kennedy prit sa main et mit le doigt dans
sa bouche. Willow ouvrit de grands yeux stupéfaits et resta
immobile un long moment avant de retirer vivement son doigt. Elles
se regardaient aussi troublées l'une que l'autre. Tara observait
la scène sans rien dire, elle commençait à
se sentir émoustillée par tout ça
- Tu as
un piercing
dans la langue ? balbutia une Willow toute rouge d'émotion.
- Oui. Intéressante sensation non ?
-
Kennedy s'approcha tout près de Willow, après avoir
jeté un il à Tara qui ne réagit pas.
- Tu as déjà embrassé une fille qui avait un
piercing sur la langue ? Ou bien fait l'amour ? Quand on sait s'en
servir c'est génial
et je sais très bien m'en
servir
- Ah ? Willow était vraiment perturbée et se demandait
vaguement pourquoi Tara ne disait rien.
Kennedy s'approcha
davantage et colla son corps tout contre celui de Willow, elle devait
lever un peu la tête pour fixer ses yeux verts et troubles,
elle s'enhardit et passa sa langue le long du cou de la jeune femme
jusqu'à son menton.
- Alors ? murmura-t-elle
doucement.
Willow frissonna violemment,
complètement fascinée par les yeux noirs et rieurs
de la jeune fille.
- Ca suffit Kennedy,
dit Tara gentiment en s'approchant. Elle la repoussa et prit Willow
dans ses bras. Va te faire les dents plus loin, ne dépasse
pas les bornes ou s'en est fini de ton petit jeu.
- Merci pour cet agréable interlude, répondit Kennedy
plus à Tara qu'à Willow qui avait encore du mal à
s'en remettre.
***
- Pourquoi l'as-tu
laissé faire ? demanda Willow plus tard, alors qu'elles étaient
allongées dans leur lit.
Tara réfléchit un instant avant de répondre
le plus sincèrement possible.
- Tu aurais préféré que j'intervienne ? Je
t'avoue que ça m'a plu de vous voir faire toutes les deux
je serais bien en peine de te dire pourquoi
Elle est maligne,
au lieu de m'exclure comme elle a essayé de le faire au début,
elle me fait rentrer dans son jeu en me laissant les rennes, si
tu ne te dérobes pas et que je n'interviens pas elle poursuit
son manège
et, oui, je crois bien que ça m'excite
- Tu n'as pas l'impression de jouer avec le feu ?
- On joue nos vies tous les jours, alors peut-être bien que
j'ai dépassé le stade de la jalousie primaire, ou
peut-être que je deviens comme Buffy et que je cherche les
sensations fortes quitte à me brûler un peu les ailes,
franchement je sais pas quoi te répondre Willow mais si tu
veux tout arrêter, tu sais bien que tu n'as qu'un mot à
dire et je remets Kennedy à sa place définitivement.
Willow se glissa le long du corps de son amante, l'embrassa dans
le cou et chuchota à son oreille :
- Non, laisse-la faire un peu, ça m'excite aussi
- Elle te plaît ?
- Faudrait être difficile
- Alors laissons faire les choses et voyons où elles nous
mènent.
- Je crois bien que je sais où ça va nous mener
Tara eut un petit rire de gorge,
- Oui, je pense que tu as raison. On y va tout droit.
***
Un soir, Willow descendit
au sous-sol pour y chercher les jeunes filles, elle ne découvrit
que Kennedy qui tapait énergiquement dans le sac de sable.
Elle n'avait pas remarqué la présence de la sorcière
et se donnait à fond, le corps couvert de sueur, les sourcils
froncés, elle frappait le sac farouchement, elle était
absolument craquante
- Kennedy ?
Elle attrapa le sac et se tourna vers Willow, haletante.
- Oui ?
- Buffy veut que je te montre quelques sorts et que tu t'y essaies,
tu es peut-être douée pour la magie ?
- Ca m'étonnerait, je ne suis pas assez patiente.
- Moi je trouve que si, tu es très patiente et parfois la
patience est récompensée
Willow avait préparé
le cercle magique, allumé des bougies au quatre points cardinaux
et elle attendait Kennedy, un peu anxieuse. Elle s'assit en tailleur
sur le lit les mains posées sur les genoux, paumes vers le
ciel et tenta de se concentrer sur la magie, de chasser les images
parasites qui court-circuitaient sa préparation. Elle visualisait
Kennedy sous la douche ce qui n'aidait pas beaucoup
Elle entendit
soudain la voix de Tara dans son esprit. " Je sais à
quoi tu penses
" Willow sourit, seule dans sa chambre,
" je sais que tu sais " lui répondit-elle sur le
même mode, " si c'est pas de la confiance ça
je t'ouvre tout grand mes pensées ! "
- Pourquoi tu souris
aux anges comme ça ?
Kennedy se tenait face
à elle au pied du lit, les cheveux humides en tee-shirt et
caleçon, une tenue qu'elle affectionnait dès qu'elle
était seule avec Willow. Ses yeux noirs brillaient de convoitise,
il allait être très difficile de repousser ses avances,
d'autant plus que Willow n'avait pas très envie de les repousser
avec trop de vigueur. " Tu m'en diras tant ! ", intervint
Tara. Le sourire de Willow s'élargit.
- Je ne souris pas
aux anges en général, mais à un en particulier.
Un ange au féminin, blond et très tendre.
Le visage de Kennedy se ferma immédiatement.
- Je te laisse si tu préfères.
- Non, nous avons des choses à faire. Elle tapa le lit à
côté d'elle. Viens là que je t'apprenne le calme
intérieur, c'est un bon début pour la méditation.
- Où est Tara ?
- Dans le salon.
- Tu m'invites dans ton lit ?
- Oui.
Kennedy sauta sur le
lit et s'installa face à Willow dans la même position.
Elles se regardaient et sentaient la tension monter entre elles.
La jeune femme prit les mains de Kennedy dans les siennes et murmura
:
- Maintenant ferme les yeux et sens l'énergie en toi. Tu
peux la façonner, lui donner corps, la mettre à ton
service. Ecoute-moi et concentre-toi sur une image en particulier,
visualise-la et projette-la vers moi.
Willow se lança
dans une longue psalmodie à voix basse en latin, autant pour
faire circuler l'énergie entre elles que pour détendre
Kennedy, la laisser sans défenses, lui faire baisser sa garde.
Elle vit nettement l'image que Kennedy avait en tête et cela
ramena un sourire sur ses lèvres " elle a beaucoup d'imagination
cette petite
on ne peut pas dire qu'elle te cache ce qu'elle
veut de toi chérie " insinua Tara. Willow lâcha
les mains de la jeune fille pour saisir ses poignets et caressa
des pouces la peau fine à l'intérieur des bras. Elle
la sentit frissonner. Elle ouvrit les yeux tout en poursuivant sa
caresse et sa psalmodie, Kennedy avait les lèvres entrouvertes
et les joues rouges, elle respirait plus vite et tremblait un peu.
Willow projeta une image au milieu du semi rêve de la jeune
fille, elle se voyait nue, dans le lit où elles se trouvaient,
elle ajouta l'image de Kennedy tout aussi nue et elle prit à
son compte la vision érotique de la jeune fille. Elles s'embrassaient,
se caressaient, allongées l'une sur l'autre
c'était
délicieux. Le souffle de Willow s'accéléra
aussi et Tara s'insinua à son tour dans leur vision : elle
posait une main tendre sur la cuisse de Kennedy tout en embrassant
Willow avec passion. Kennedy gémit et brisa le charme. Elle
libéra ses mains.
- Comment vous faites
ça ? C'est de la sorcellerie !
- Sans doute parce que nous sommes sorcières.
Willow lisait le trouble sur le visage de la jeune fille, un trouble
profond, elle voulait ce qu'elle venait de voir et elle avait peur
en même temps.
- Ca fait des semaines que tu me repousses, pourquoi maintenant
?
- Il faut croire que j'ai atteint ma limite en matière de
résistance à tes charmes.
- Mais
et Tara ?
- Elle est là, toujours. Elle consent.
- Je ne sais pas trop ce qui se passe mais franchement je m'en fous,
viens ici.
Kennedy attira Willow
et s'installa sur ses genoux les bras autour de son cou. Elle la
regarda tandis que la sorcière posait les mains sur ses reins,
le regard voilé de désir. La jeune fille se pencha
lentement au-dessus d'elle et caressa les lèvres de Willow
du bout de la langue, avant de se lancer dans un long baiser profond.
La petite boule métallique et lisse agaçait la langue
de Willow qui cherchait à la retenir, à la goûter.
Elle se sentait envahi d'un désir fou et souleva le tee-shirt
de Kennedy jusque sur son visage. Les bras levés, offerte,
elle était divine
sa peau dorée et veloutée
était une invite. Tout en maintenant les bras de la jeune
fille prisonniers au-dessus d'elle, Willow lécha lentement
la pointe érigée d'un sein. Kennedy qui ne voyait
rien, frissonna de plaisir en gémissant doucement. Willow
sentait son sang se précipiter dans ses veines au rythme
effréné de son cur. Elle passa d'un sein à
l'autre jusqu'à ce que la jeune anglaise demande grâce,
elle tremblait tant que Willow ne voulut pas faire durer son supplice
plus longtemps. Elle fini par lui libérer les bras et l'allongea
à côté d'elle.
- Tu m'as fait attendre
trop longtemps Willow, tu vas devoir en venir aux choses sérieuses
rapidement.
- C'est pas si mal l'attente, ça augmente le désir
- Là, je me retiens pour ne pas me jeter sur toi
j'ai
assez attendu.
- Viens alors
Willow se laissa faire
sans trop participer, laissant l'initiative à la jeune fille
qui bouillait visiblement d'impatience de la découvrir enfin
nue et offerte à ses désirs. Kennedy la déshabilla
entièrement et la regarda un long moment, tout en faisant
courir ses doigts sur son ventre, ses cuisses, ses seins, ses bras
Elle se pencha sur Willow et entreprit de goûter chaque centimètre
carré de peau autour de son nombril. La petite boule froide
courait sur son ventre en arabesques lentes, déclenchant
des frissons en chaîne qui mettaient le feu dans ses reins.
Willow se tortillait en gémissant, les yeux fermés.
Elle glissa une main entre elles, caressant les seins de Kennedy
qui haletait de plus en plus. Celle-ci remonta tout le long de son
corps pour nicher son visage dans le cou de Willow, elle chercha
son oreille, suçant le lobe tout en lui écartant les
cuisses de sa jambe. Elle posa la main sur le ventre de Willow et
se souleva sur un coude pour la regarder droit dans les yeux.
- Ne ferme pas les
yeux, regarde-moi tout le temps.
Le corps de Willow
s'embrasait, ses joues brûlaient et elle cherchait de l'air
entre ses lèvres ouvertes. Elle sentit les doigts de Kennedy
s'insinuer en elle et elle se cambra en gémissant, un long
gémissement de pur plaisir. Elle fixa Kennedy et lut sur
son visage une intense expression de victoire.
- Tu as
ce que
tu voulais, balbutia Willow.
- Oui.
Elle la caressait avec
une lenteur étudiée, faisant monter le plaisir par
vagues, elle se pencha pour l'embrasser avec la même lenteur
et Willow s'abandonna tout à fait à ses sensations.
Kennedy se fit plus tendre et déposa de petits baisers légers
sur sa gorge, sur son épaule, sur ses seins tendus. Elle
prit dans sa bouche un téton dressé et le suça
longtemps, avec application, arrachant un cri à Willow. Sa
main libre courait le long de son flanc et se fixa finalement sur
l'autre sein ; elle en pinça le bout entre deux doigts, doucement
d'abord puis plus fort, jusqu'à la douleur et elle relâcha
la pression avant de recommencer encore et encore. Willow était
complètement perdue dans un dédale inextricable de
sensations aiguës, plaisir et douleur mêlés. Elle
sentit venir la jouissance et avant de perdre pied, elle voulut
rendre ses caresses à Kennedy. Sa main se faufila fébrilement
entre les cuisses de la jeune fille et l'excitation de Willow fut
à son comble en sentant sa chaleur moite. Kennedy baissa
la tête et murmura son nom en cambrant les reins pour mieux
sentir ses doigts. Leurs caresses communes les amenèrent
ensemble au bord de l'orgasme.
- Attends
je
t'avais dit
Kennedy écarta
soudain la main de Willow et glissa d'un mouvement fluide le long
de son corps, la couvrant d'une pluie de baisers. Willow comprit
ce qu'elle voulait faire et tout son corps se tendit brusquement.
Elle sentit la langue de Kennedy caresser l'intérieur de
ses cuisses, évitant un moment de se poser là où
elle l'attendait, faisant monter encore son excitation. Elle bafouilla,
frustrée, appelant Kennedy d'une voix rauque. Enfin, la jeune
fille posa sa bouche entre ses cuisses, Willow ressentit un petit
choc, ça lui faisait toujours ça
Elle creusa
le ventre et serra le drap de toutes ses forces entre ses poings.
Elle s'entendit gémir de plus en plus fort au rythme de l'accélération.
Kennedy la rendait folle. Elle essaya de maintenir son plaisir au
plus haut, le plus longtemps possible, sans basculer, mais la vague
s'abattit sur elle et balaya toute pensée. Une longue plainte
s'échappa de ses lèvres alors que des frissons la
secouaient toute entière, du feu liquide se répandait
dans ses veines. Un petit morceau de Paradis
Willow se calma suffisamment pour entendre le souffle court de Kennedy
qui lui mordillait la peau fine de l'aine en attendant qu'elle retrouve
ses esprits. Willow se redressa un peu et retourna la jeune anglaise
sur le dos.
- A moi maintenant.
- Tant que tu veux
Les yeux verts de Willow
devinrent tout à fait noirs, sans blanc, elle restait immobile
au-dessus d'elle le regard lointain. Kennedy se sentit environnée
d'énergie crépitante, l'appréhension se mêlant
au plaisir. Soudain, elle fut emportée loin du monde réel
par son amante : elle eut des visions de feu, d'endroits étranges
qu'elle n'avait jamais vus, d'époques révolues depuis
des éternités, de supernovae au centre de l'univers
Son cur battait comme un fou, c'était si étrange
de flotter entre les étoiles, de ne plus savoir du tout où
elle était, tout se mêlait dans le chaos. Le plaisir
faisait naître un balai de couleur derrière ses yeux,
elle sentait la présence de Willow tout près d'elle
comme un soleil rouge et brûlant et elle s'abandonnait complètement
à ses étranges pouvoirs. A un moment, elle sut que
Tara était là aussi, le calme dans la tempête
de sensations qui déferlait sur elle, une main fraîche
sur son sein, des cheveux doux qui balayaient son ventre. La surprise
ne fit qu'augmenter son plaisir, Kennedy savait que Tara les avait
rejointes, qu'elle la caressait, qu'elle était dévorée
de désir et qu'elle participait au voyage insolite dans lequel
l'avait précipitée Willow. C'était une autre
voix qui chuchotait son nom à son oreille, qui l'enveloppait
de tendresse, elles étaient trois points brillants dans une
myriade d'étoiles de toutes les couleurs. Leurs trois curs
battaient à l'unisson et chaque battement l'emmenait plus
loin dans le temps et l'espace, tout se confondait, c'était
plus que magique. Elle crut que ça ne s'arrêterait
jamais et l'espéra sincèrement, elle eut l'impression
que toute une vie s'écoulait entre leurs bras, que le plaisir
la maintenait sur la crête d'une vague qui ne dévalait
jamais, c'était comme de vivre le rêve d'un Dieu.
***
Le jour se levait à
peine quand elle s'éveilla. Willow dormait encore, un bras
passé sur sa hanche, elle était ravissante et vulnérable,
rien à voir avec la presque Déesse qui lui avait fait
l'amour la veille
Kennedy se tourna vers Tara qui la regardait,
appuyée sur un coude. Kennedy était tout étonnée
de ne pas ressentir de gêne à être ainsi allongée
entre les deux sorcières, toute cette nuit avait été
une succession d'évènements si incroyables que ça
n'avait pas vraiment d'importance.
- " Je n'ai jamais
vécu une chose pareille, murmura-t-elle.
- Ca ne m'étonne pas, Willow est très particulière.
Je ne crois pas que tu revivras ça souvent
- C'est parce que vous étiez là toutes les deux ?
- Disons que je suis un catalyseur des pouvoirs de Willow. Elle
est plus puissante quand nous sommes ensemble.
- C'est toujours comme ça quand vous faites l'amour ? "
Kennedy était particulièrement curieuse à ce
sujet. " Pas étonnant qu'elle ne court pas après
les filles si ça se passe comme ça entre vous
Tara sourit.
- Toujours comme ça et toujours différent.
- J'en redemande ! Kennedy se blottit contre Tara et se rendormit
aussitôt.
Willow ouvrit les yeux
au même instant, elle regarda ses deux compagnes.
- C'est toi qui l'a
endormie ? demanda Tara
- Oui. Il faut qu'on en discute. C'était magique mais
- Mais il ne faut pas que ça se reproduise.
- Non.
Tara caressa les cheveux noirs de Kennedy.
- Elle va être déçue
- Moi aussi, mais c'est un jeu dangereux. Nous en avions envie toutes
les trois et je ne regrette pas. Maintenant ça restera un
beau souvenir.
- Laisse là dormir entre nous encore quelques heures, on
lui parlera plus tard.
Elles observèrent
longtemps le corps alangui de la jeune fille, se demandant chacune
si elles sauraient tenir leur promesse de ne plus recommencer.
Loreleï
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